Interprétation du facteur « Mauvaises stratégies d’adaptation »
L’utilisation de mauvaises stratégies d’adaptation influence négativement le RT ou la durée de l’absence.
Définition du facteur « Mauvaises stratégies d’adaptation »
Courte définition : Le « coping », ou stratégie d’adaptation en français correspond à la façon que l’individu gère les situations et les problèmes tant au travail qu’à la maison (Devereux, Hastings, Noone, Firth et Totsika, 2009; Garrosa, Rainho, Moreno-Jimenez et Monteiro, 2010). Plus spécifiquement, les stratégies d’adaptation désignent l’ensemble des processus que l’individu met en place pour maitriser, tolérer ou diminuer l’impact d’un événement perçu comme menaçant sur son bien-être physique et psychologique (Lazarus et Folkman, 1984).
Pour en savoir plus :
L’utilisation de mauvaises stratégies d’adaptation influence négativement la RT chez les travailleurs souffrant d’un TMS (Koopman et al., 2004; Rashid, Kristofferzon et Nilsson, 2021; Truchon et Côté, 2005). Les stratégies d’adaptation peuvent se traduire par l’ensemble des efforts cognitifs et comportementaux qu’une personne déploie pour gérer les exigences internes ou externes qui menacent ou dépassent ses ressources (Lazarus et Folkman, 1984). Cependant, les stratégies d’adaptation sont difficiles à définir/évaluer car il existe plus de 100 taxonomies et 400 stratégies (Skinner, Edge, Altman et Sherwood, 2003). En résumé, Skinner et al. (2003) ont regroupé ces stratégies d’adaptation en 13 familles potentielles : (1) la résolution de problèmes (planification et adaptation active), (2) la recherche de soutien (soutien instrumental, soutien émotionnel et religion), (3) l’évitement (désengagement comportemental, auto-culpabilisation, déni et consommation de substances), (4) la distraction (auto-distraction et défoulement), (5) la restructuration cognitive positive (par exemple, acceptation, humour et recadrage positif), (6) la rumination, (7) l’impuissance, (8) le retrait social, (9) la régulation émotionnelle, (10) la recherche d’informations, (11) la négociation, (12) l’opposition et (13) la délégation.
Les stratégies d’adaptation peuvent également être classées en deux catégories plus larges : les stratégies passives et actives (Lazarus et Folkman, 1984; Montgomery et Rupp, 2005). Lorsqu’un individu adopte une stratégie passive, il tente d’éviter, de fuir ou de se distraire de la source de stress (par exemple : ignorer un conflit) dans l’espoir qu’elle disparaisse. À l’inverse, les personnes qui utilisent des stratégies actives tentent de résoudre le problème en concentrant leur attention sur la source de stress afin de la prévenir, de la contrôler ou de la résoudre. Les études tendent à montrer que les stratégies passives ont un impact négatif sur la santé générale, alors que les stratégies actives sont positivement liées au bien-être (Penley, Tomaka et Wiebe, 2002). Conformément aux principaux outils utilisés dans les études pronostiques relatives au RT (par exemple, Utrecht Coping List – UCL, Coping Strategies Questionnaire – CSQ, Chronic Pain Coping Inventory – CPCI), les stratégies d’adaptation ont été divisées en trois facteurs : 1. Coping (style) à l’aide de l’UCL, 2. Coping (stratégies cognitives) et 3. Coping (stratégies comportementales), ces deux derniers étant mesurés dans les différentes sous-échelles du CSQ et du CPCI.
Devereux, J. M., Hastings, R. P., Noone, S. J., Firth, A. et Totsika, V. (2009). Social support and coping as mediators or moderators of the impact of work stressors on burnout in intellectual disability support staff. Research in Developmental Disabilities, 30(2), 367-377.
Garrosa, E., Rainho, C., Moreno-Jimenez, B. et Monteiro, M. J. (2010). The relationship between job stressors, hardy personality, coping resources and burnout in a sample of nurses: A correlational study at two time points. International Journal of Nursing Studies, 47(2), 205-215.
Koopman, F. S., Edelaar, M., Slikker, R., Reynders, K., van der Woude, L. H. et Hoozemans, M. J. (2004). Effectiveness of a multidisciplinary occupational training program for chronic low back pain: a prospective cohort study. Am J Phys Med Rehabil, 83(2), 94-103. doi: 10.1097/01.PHM.0000107482.35803.11
Lazarus, R. S. et Folkman, S. (1984). Stress, appraisal, and coping : Springer publishing company.
Montgomery, C. et Rupp, A. A. (2005). A meta-analysis for exploring the diverse causes and effects of stress in teachers. Canadian Journal of Education/Revue canadienne de l’éducation 458-486.
Penley, J. A., Tomaka, J. et Wiebe, J. S. (2002). The association of coping to physical and psychological health outcomes: A meta-analytic review. Journal of behavioral medicine, 25(6), 551-603.
Rashid, M., Kristofferzon, M. L. et Nilsson, A. (2021). Predictors of return to work among women with long-term neck/shoulder and/or back pain: A 1-year prospective study. PLoS One, 16(11), e0260490. doi: 10.1371/journal.pone.0260490
Skinner, E. A., Edge, K., Altman, J. et Sherwood, H. (2003). Searching for the structure of coping: a review and critique of category systems for classifying ways of coping. Psychol Bull, 129(2), 216-269. doi: 10.1037/0033-2909.129.2.216
Truchon, M. et Côté, D. (2005). Predictive validity of the Chronic Pain Coping Inventory in subacute low back pain. Pain, 116(3), 205-212.